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#Algérie: « La France a de véritables opportunités à saisir »

Coordinateur de La République En Marche! Algérie revient sur les enjeux de la première visite en Algérie du président français, Emmanuel Macron. En Algérie depuis 2006, ce Parisien de 37 ans, est directeur général d’une société d’informatique franco-algérienne. 

Nadia Henni-Moulaï: Vous êtes entrepreneur en Algérie. A quoi doit servir cette visite du président Emmanuel Macron?

Philippe N’Guyen: Nous espérons le renforcement des relations économiques entre les 2 pays, que la France redevient le premier partenaire commercial de l’Algérie, de multiplier les investissements, d’inciter aux entreprises françaises de s’installer, de produire, de créer de l’emploi, réaliser des transferts technologiques et de savoir-faire avec les partenaires locaux. Il y a de véritables opportunités à saisir.

N.H-M: C’est une visite politique. Selon vous, quelle carte à (encore) la France à jouer en Algérie?

P.N: Cette visite a déjà une dimension mémorielle et culturelle, mais pas uniquement. La France a de grands atouts économiques  à faire valoir dans des secteurs qui restent à développer en Algérie comme les nouvelles technologies, l’IT, les énergies renouvelables, l’agriculture, la recherche, la formation, etc.

L’axe Paris – Alger peut devenir une véritable plaque-tournante politique et économique entre l’Europe et l’Afrique.

N.H-M: On parle beaucoup de la question de la mémoire, de la repentance. Comment construire l’avenir si l’on ne digère pas le passé ?

P.N: Les autorités algériennes attendent une reconnaissance des actes commis lors de la colonisation. Ce geste fort aiderait à faciliter les relations en tout point de vue. Il y a également un enjeu de partenariat politique sur la scène mondiale.

Le président Macron a encore affirmé que les crimes de la colonisation européenne sont incontestables.

Aujourd’hui, il souhaite ne pas ‘s’enferrer’ dans ce passé et d’aller de l’avant avec la nouvelle génération autour d’un projet commun entre nos deux pays.

N.H-M:La présence de la Chine en Algérie, premier partenaire commercial, montre un déclin de la France à un certain niveau. La France peut-elle concurrencer la Chine?

P.N: Oui clairement, la France reste tout de même le deuxième partenaire économique.

La chine est très présente dans le domaine de la construction (Grande Mosquée, Aéroport, stade, bâtiment, etc.), les télécoms et l’importation de produits de grande consommation en générale.

La France doit se positionner sur des produits ou des prestations à forte valeurs ajoutées. Le secteur de l’agroalimentaire et du tourisme  restent très ouverts.

Les Français sont déjà très présents dans le secteur automobile malgré un ralentissement lié aux importations.

Mais l’orientation vers la production en local va permettre de consolider notre position de leader dans ce secteur.

Notre pays dispose d’atouts indéniables pour se développer et faciliter le business en Algérie, comme la proximité géographique et historique, la langue française qui reste encore aujourd’hui la première langue des affaires en Algérie.

Rebrab

Philippe N’guyen aux côtés d’Issad Rebrab, pdg du groupe algérien Cévital, à l’ambassade de France à Alger, 6 décembre 2017 Source/LREM-Alger

N.H-M: Aujourd’hui, Emmanuel Macron propose aux jeunes Algériens de regarder vers l’avenir. L’Algérie doit songer à l’après-pétrole. De son côté, la France a des concurrents de taille en Algérie et en Afrique. Qui est en position de force, d’après vous ?

P.N : J’ai plus une vision d’une relation gagnant-gagnant entre les deux pays. Chaque pays a ses propres défis et chacun peut apporter à l’autre. Il y a des intérêts économiques partagés.

N.H-M: En juin, Leïla Aïchi, candidate initialement investie par En Marche, était évincée pour cause implicite de soutien au Polisario. Que reste-t-il de cet épisode selon vous dans les relations entre les Franco-Algériens membres de La République En Marche ?

P.N: Pas grand-chose. Monsieur El Guerrab, élu au titre de la majorité présidentielle, ne fait plus partie de la République en Marche et les marcheurs de l’Algérie ne souhaitent pas le recevoir en tant que député.

Nous attendons le dénouement de l’affaire Boris Faure, qu’il a agressé en septembre.  Nous espérons tout simplement être représenté par un député auquel nous pouvons nous identifier, à notre écoute et capable de défendre nos intérêts.

Propos recueillis par Nadia Henni-Moulaï

Raconter, analyser, avancer.

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