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Le photographe palestinien Niraz Saied récompensé par l’ONU meurt en prison

Chaque semaine, MeltingBook vous propose de réfléchir sur un sujet de société en images & en poésie. Dans cette rubrique originale intitulée L’Oeil d’Il Mandji, notre contributeur photographe, Jérôme Langer, alias Il Mandji, rend hommage au photographe Niraz Saied, ainsi qu’à son travail sur les réfugiés palestiniens de Yarmouk.  

 

Le photographe palestinien Niraz Saied est décédé dans une prison syrienne, trois après son incarcération. Professionnel de renommée mondiale, Niraz Saied a été récompensé par l’Union européenne et par l’ONU pour son travail durant la guerre en Syrie.

 

Yarmouk

Ton sang coule
Comme ta rivière éponyme
Les larmes tombent
Impétueuse est ton synonyme

Yarmouk
Ton oeil s’est éteint hier
Il a mis dans ses paupières
Les dernières lueurs
Sombre, tu es lunaire

Yarmouk
Ton sang coule
A ta bataille éponyme
Les hommes tombent
Innocente est ton synonyme

Yarmouk
Les âmes courent
Tu es desert anonyme
Des nuits de tombes
L’enfer a son paroxysme

Yarmouk
Souviens-toi des foules
Les chants Firqat Al-Ashiqin
Les joies d’ombres
‘ajmal alzuhuar tati min’

Une photo montée dérivée d’une photo prise initialement par Niraz Saied, photographe syrien dont on a appris la mort, il y a quelques jours. 
Sa photo a reçu de nombreux prix. Elle s’intitule: Les Trois rois.  ©Il Mandji.

 

Fin 2014, il avait remporté le premier prix d’un concours de photographie organisé par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et l’UE. Son cliché a été pris dans un camp de Yarmouk, à Damas, où il vivait.

À seulement 23 ans,  Niraz Saied a remporté le concours de l’UNRWA et de l’UE, avec sa photo en noir et blanc, intitulée « Les Trois rois ». La voici :

Elle représentait trois frères en bas-âge, attendant une évacuation pour recevoir des soins médicaux.

« J’ai toujours eu l’impression que dans chaque portrait d’une famille palestinienne, on peut voir l’ombre d’un absent, et c’est pour cela que mes photos sont faiblement éclairées », avait-il confié Niraz Saied.

Poème & photomontage par notre contributeur Jérôme Langer 
Crédit photos ©J.Langer

3 Questions à Jérôme Langer :

Autodidacte, Jérôme Langer pratique la photographie depuis 10 ans.
Ce qui l’intéresse dans la photo ?
L’approche compréhensive qu’on peut avoir vis-à-vis du « sujet », le fait d’être à la fois en interaction avec lui mais aussi en retrait. La dimension photographique est le reflet de ma personnalité en ce sens qu’on est toujours observateur et en retrait par rapport à ce qui se passe.
Ce qui l’a amené à la photo ?
De nature timide, j’ai toujours préféré être en situation d’observateur plutôt que d’acteur d’ailleurs c’est sans doute pour cela que j’ai entrepris des études de sociologie puis d’ethnologie dans lesquelles l’attitude d’observation participante conduit à se mettre à l’écart des gens tout en participant aux activités sociales.

Le mot pour définir le mieux ses photographies ?

J’aime la photo sociale qui met en avant les personnes marginales. La dimension sociale est une nécessité dans mes actions, je ne conçois pas une vie sans engagement car le monde est en soit injuste.

Raconter, analyser, avancer.

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