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Le Liban, poste d’observation d’une diplomatie française en plein désarroi

René Naba, fin expert du monde arabe, directeur de Madaniya apporte ses éclairages sur cette région du monde au cœur de l’actualité. Son site d’information, il le définit comme un « lanceur d’alerte » autour du Moyen-orient et de « son environnement proche et lointain ». Après la nomination de Bruno Foucher au poste d’ambassadeur au Liban, René Naba livre une analyse sur l’état de la diplomatie française dans le monde arabe. 
René Naba, directeur du site Madaniya

René Naba, directeur du site Madaniya

Sans visibilité régionale depuis la fermeture de l’ambassade de France à Damas, en 2012, la France paraît avoir promu Beyrouth au poste d’observation privilégié de la zone, à en juger par les nominations du Président Emmanuel Macron aux principales articulations de la diplomatie française.

 

Ancien ambassadeur de France en Iran, Bruno Foucher a été dépêché à Beyrouth en une trajectoire qui traduit le désarroi de la France face à ses camouflets successifs:
  • face à l’Iran dans le dossier nucléaire, -à l’époque piloté par Laurent Fabius, « le petit télégraphiste des Israéliens » en la matière,

 

  • face au Hezbollah en Syrie, l’un des grands vainqueurs stratégiques de cette confrontation à distance avec Paris, maître d’œuvre de la création du Tribunal Spécial sur le Liban criminalisant la formation chiite dans la responsabilité de l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri.

 

Rafic Hariri et Jacques Chirac

Rafic Hariri et Jacques Chirac (source/Madaniya)

Dans le prolongement de cette nomination, Emmanuel Bonne, l’ancien titulaire du poste à Beyrouth et protégé de François Hollande, a été promu directeur de cabinet du nouveau ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Gageons qu’avec une telle expertise cumulée, le nouveau patron du Quai d’Orsay, Jean-Yves Le Drian, saura épargner au Département les avanies de ses cinq derniers prédécesseurs: Philipe Douste Blazy, passé à la postérité pour sa mémorable esclandre de la Mamouniya, Bernard Kouchner, le deux tiers mondain transfuge socialiste néo-sarkozyste, Alain Juppé, l’ordonnateur de la guerre de Syrie, Laurent Fabius, le naufrageur de la diplomatie française, Jean Marc Ayrault, «le ronronneur du Quai».
Complète cet édifice, l’inénarrable Bernard Emié à la tête de la DGSE, lui aussi ancien ambassadeur de France à Beyrouth, dans la décennie 2000, par ailleurs théoricien de la «responsabilité implicite de la Syrie et du Hezbollah» dans l’assassinat du milliardaire libano-saoudien.

 

 

Une théorie qui s’est révélée comme étant la plus grande imposture des annales de la justice pénale internationale. Son auteur a outrepassé ses fonctions diplomatiques, sans le moindre mandat juridictionnel international, pour la théoriser par supputation.
Une théorie élaborée pour complaire le président Jacques Chirac, pensionnaire posthume d’Hariri, en février 2005, d’une part, et, d’autre part, pour pénaliser, sur les deniers du contribuable libanais, ses adversaires libanais et syriens.
Par René Naba, directeur du site des démocrates arabes Madaniya

 

Pour aller plus loin sur cette affaire, les liens concernant le Tribunal Spécial sur le
Liban:
Sur le partenariat Hariri- Chirac
Pour mémoire, Beyrouth (Emmanuel Bonne, alors ambassadeur de France) et Alger (Bernard Emié, passé de l’ambassade d’Alger à la DGSE) sont les deux seules capitales arabes où Emmanuel Macron s’est rendu dans sa précampagne présidentielle, sans doute pour jauger ses futurs subordonnés.
En l’absence d’une ambassade de France en Syrie, fermée sur ordre d’Alain Juppé, -le plus capé des hiérarques français à égalité avec Laurent Fabius,- le Liban parait être le point de fixation de la diplomatie française, son dernier ancrage dans la zone, hors Golfe, au point d’apparaître comme un indispensable poste d’observation dans un pays jadis chasse gardée, désormais hors orbite gravitationnelle française. Sa hantise, sinon son cauchemar, à l’effet de compenser quelque peu le naufrage de la diplomatie française depuis les guerres de prédation économique du Monde arabe dans la séquence dite du «printemps arabe».
Bruno Foucher avait succédé à Denis Pitton, à la tête de l’Institut Français, à la suite du décès de celui qui fut ambassadeur de France au Liban et pis directeur de cabinet de Laurent Fabius, le désastreux patron du Quai.
Avant sa nomination en tant que Président de l’Institut français, Bernard Foucher était ambassadeur en Iran depuis mai 2011.

Raconter, analyser, avancer.

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