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Migrants. Les exilés du « camp Millénaire »

#Série Photos

Après des semaines de discorde entre la mairie de Paris et le gouvernement, le « camp Millénaire » a finalement été évacué, mercredi 30 mai, au matin. Notre photographe contributeur Jérôme Langer, alias Il Mandji, s’est rendu sur place. Récit. 

Je suis allé dans le 19e arrondissement, plus précisément aux abords du métro Jaurès à Paris, le long des quais du Canal Saint-Denis pour voir dans quelles conditions sanitaires vivent les « migrants ».

Insalubrité, conditions de vie indécentes

Dans le campement de la Villette, plus de 1 500 migrants vivaient dans des abris de fortune. La majorité s’était retrouvée sur place après la fermeture du centre humanitaire de la Chapelle, fin mars.

À l’instant où je franchis le pont permettant de redescendre vers le quai, je suis happé par l’odeur nauséabonde qui émane de ce camp. Des conditions de vie indécentes liées notamment au manque de sanitaires…

Indifférence

J’ai pu échanger avec certains d’entre-eux, qui me faisaient part de la façon dont « les Français les accueillaient », de l’innommable condition dans laquelle ils se trouvent ainsi que l’itinéraire qu’ils avaient emprunté avant d’arriver ici.
Abdul, qui n’a pas voulu être photographié, est passé par l’Italie, et vie ici depuis trois mois dans l’indifférence.

Il s’appelle Malik, il vient du Mali.

Les migrants sont regroupés par origine géographique (Maliens, Sénégalais, Ivoiriens).
D’autres venant du Proche-Orient sont regroupés. Il n’y a pas de mélanges entre les différents groupes.

Lassana Dembele vient de Côte d’Ivoire.

Désillusion

Barrière de la langue

Lors d’une visite ultérieure, je voulais approcher ce groupe de gens provenant du Sahel, mais c’était sans savoir que ce camp serait démantelé quelques jours après ma venue.
Récit et photographies par notre contributeur Jérôme Langer 
Crédit photos ©J.Langer

3 Questions à Jérôme Langer :

Autodidacte, Jérôme Langer pratique la photographie depuis 10 ans.
Ce qui l’intéresse dans la photo ?
L’approche compréhensive qu’on peut avoir vis-à-vis du « sujet », le fait d’être à la fois en interaction avec lui mais aussi en retrait. La dimension photographique est le reflet de ma personnalité en ce sens qu’on est toujours observateur et en retrait par rapport à ce qui se passe.
Ce qui l’a amené à la photo ?
De nature timide, j’ai toujours préféré être en situation d’observateur plutôt que d’acteur d’ailleurs c’est sans doute pour cela que j’ai entrepris des études de sociologie puis d’ethnologie dans lesquelles l’attitude d’observation participante conduit à se mettre à l’écart des gens tout en participant aux activités sociales.

Le mot pour définir le mieux ses photographies ?

J’aime la photo sociale qui met en avant les personnes marginales. La dimension sociale est une nécessité dans mes actions, je ne conçois pas une vie sans engagement car le monde est en soit injuste.

Raconter, analyser, avancer.

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