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#Pisa: « On ne rénove pas l’école avec des statistiques »

La 6e édition de la fameuse enquête Pisa (Programme international pour le suivi des acquis), publiée par l’OCDE, vient de sortir. Et comme à chaque édition, elle n’en finit pas de susciter des remous. Au total, le classement draine le système scolaire de 72 pays. Un sujet abordé lors d’un événement MeltingBook avec Peter Gumbel, journaliste britannique et François Dubet, sociologue.

Alors que les élèves singapouriens trônent à la tête du classement, la France, elle, après avoir dégringolé à la 25e place en 2012, ne parvient pas à résoudre les inégalités scolaires.

Une école faite pour l’élite. Favorable aux meilleurs élèves, le système éducatif français est une caisse de résonnance des inégalités sociales. Pour résumer, les enfants aux origines modestes pâtissent de leur situation au niveau scolaire.

Avec un score de 495 points, la France est dans la moyenne du classement (493 points). Au même niveau que l’Autriche ou les Etats-Unis, elle est devancée, de loin, par Singapour, le Japon, la Finlande ou la Canada (530 points). Derrière la France, la Turquie ou le Mexique (416 points).

Un système égalitaire qui produit/entretient les inégalités. Comme le précise François Dubet, sociologue spécialiste des questions d’éducation, « le cas français est paradoxal. Il s’agit de l’un des systèmes éducatifs les plus égalitaires au monde avec par exemple l’école gratuite mais qui produit d’importantes inégalités ».

Melting’dej « Une école élitiste pour tous: une fausse bonne idée »
Avec François Dubet, sociologue et Peter Gumbel, journaliste (« Elite academy »)

Les écarts se creusent. Une analyse qui se retrouvent dans les données de Pisa 2015. Ainsi, entre l’enfant issu d’un milieu aisé et celui d’un milieu modeste, 118 points d’écart. Quand le premier décroche 558 points aux tests, le second est à 441 points.

C’est justement la question des écarts scolaires qui pose question. Ce résultat français est l’un des plus forts du classement. Selon l’OCDE, « le milieu socio-économique explique en France plus de 20 % de la performance obtenue par les élèves de 15 ans, contre seulement 13 % pour la moyenne des pays de l’OCDE. »

En 2012, déjà, l’enquête pointait la peur et l’anxiété des élèves face à l’échec, symbolisé par le redoublement. En 2015, c’est aussi, et toujours, la question du déterminisme social qui frappe.

Déterminisme et discrimination

Concernant les élèves, héritiers de l’immigration, leur score est inférieur de 62 points aux autres (contre 43 points dans en moyenne OCDE). 40% d’entre eux sont en difficulté. En cause, les discriminations systémiques propre à la machine éducation nationale donc. Mauvaise  information sur l’orientation, autocensure…Etre bien né ou non…Une réalité qui détonne avec les promesses de la devise républicaine, en matière de fraternité et d’égalité. Selon Marie Nöelle Rolly, ancienne directrice d’école primaire, « il est urgent de revenir au terrain. On ne peut pas rénover l’école avec des statistiques ».

Lire la note concernant la France

Pisa, comment ça marche?

540 000 élèves de 15 ans de pays et économies passent une épreuve de 2 heures.

Matières: sciences, mathématiques et de résolution collaborative de problèmes, compréhension de l’écrit

Seuls 12 des 72 pays et économies de l’enquête Pisa ont vu leurs résultats en sciences progresser depuis 2006, année de lancement du projet.

Nadia Henni-Moulaï

Lire l’entretien avec François Dubet: « Les inégalités scolaires sont favorables à une partie de la population ».

Raconter, analyser, avancer.

Comments (2)

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