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Hadj Khelil, du bio au big data


Entrepreneur depuis une dizaine d’années, Hadj Khelil s’est spécialisé dans l’agroalimentaire bio. Chroniqueur sur la radio BFM et Les Echos, cet entrepreneur de 43 ans, ancien financier de La City à Londres, connaît son domaine sur le bout des doigts. Il vient de créer le datablab, Big Mama.

 » Je suis né à Alger, je suis arrivé en France à l’âge de 3 ans « , raconte Hadj Khelil quand il évoque son enfance. Assis, face à son bureau, il jette un œil de temps à autre sur son ordinateur.

Le téléphone sonne, il répond. Echange avec son collègue Samir, près de lui. Très pris, il ne laisse les choses trainer, le travail n’attend pas.

Il poursuit : «  J’ai fait tout mon parcours dans le 93 « . D’une Prépa HEC, il intègre une école de commerce, l’ESCP, et termine ses études à Oxford. Hadj Khelil devient ensuite trader à Londres ;  » au bout de quatre ans, j’ai décidé de monter ma boîte « . De Retour à Paris, Hadj Khelil crée effectivement son entreprise en 2002 : Bionoor.

Une vingtaine d’années à l’époque, il s’engage à reprendre les plantations de dattes de ses parents en Algérie. Avec ces plantations familiales, il en fait un véritable commerce.  » Mon oncle et moi, on est les deux seuls à être spécialiste dans ça maintenant « .

Son entreprise suit la production de datte dans son ensemble, de la certification, au marketing en passant par l’exportation pour terminer jusqu’à la vente, «  on est sur toute la chaîne « .

En 2004 et 2005, l’entreprise rencontre des difficultés. Des criquets ravagent les récoltes. Cette invasion amène Hadj Khelil à prendre une décision : diversifier son activité. «  Aujourd’hui Bionoor c’est tout ce qu’on peut faire avec un arbre vivant « .

Les produits sont variés et spécialisés dans l’agroalimentaire bio :  viandes et charcuteries françaises bio et halal, chocolat bio, huiles essentielles bio et compensation carbonee. «  Tous nos produits sont bio « , insiste-t-il. Aujourd’hui, Bionoor compte sept salariés entre la France et l’Algérie.

« Plus t’es polyvalent, plus t’es un bon entrepreneur »

L’entrepreneuriat n’a pas de secret pour lui : «  L’idée c’est d’être le meilleur possible dans un maximum de domaine possible. Un entrepreneur c’est pour moi un caméléon intellectuel d’une certaine manière. Il doit reconnaître les bons et savoir travailler avec eux « .

Son professionnalisme reconnu, Hadj Khelil a aussi plusieurs cordes à son arc. Depuis 2008, il est chroniqueur sur radio BFM Business où il a notamment été pendant deux ans expert écolo «  j’expliquais aux gens comment rendre son business plus vert « .

Il continue dans la presse professionnelle en écrivant régulièrement des éditos avis d’expert pour l’Expansion et Les Echos.

La jeune quarantenaire garde la tête sur les épaules. Son métier, il le vit comme une passion. C’est ainsi qu’il s’est lancé dans la création d’une nouvelle entreprise spécialisée dans le développement algorithmique : Big Mama.

L’objectif est simple «  c’est de faire gagner de l’argent aux gens avec leur donnée et avec un savoir-faire d’intelligence artificielle « .Le datalab cible les professionnels, des gros clients qui doivent répondre à certaines problématiques, Hadj Khelil explique : «  par exemple comment trouver ou fidéliser des clients « .

Pour autant, la protection des données reste un principe auquel il ne déroge pas : «  nos données sont ultra confidentielles. Pour nous, une fuite de donnée c’est un risque juridique « .

Connex’cités, l’associatif pour faire bouger les lignes

Hadj Khelil ne chôme pas, loin de là. Une idée en tête en 2005, il la concrétise réellement en 2008 par la création de son association  » Connex’Cités « . Il se fixe comme objectif de «  faire entrer les petits des quartiers dans des grandes écoles ou grandes boîtes « .

L’association dispense des cours de maths et physique à des étudiants. Des cours assurés par des physiciens et centraliens.  » Zéro budget  » comme le rappelle son fondateur, l’association fonctionne sur l’échange et le partage du savoir de chacun.

Ainsi, des mères de famille donnent des cours de cuisine à des personnes qui viennent leur donner des cours d’économie.

« Le problème des jeunes c’est qu’ils n’ont pas de réseau  » constate Hadj Khelil. Sa solution, c’est de les aider en organisant des rencontres avec des chefs d’entreprises, comme en 2010, avec Amadou Raimi (président de Deloitte France).

S’il est une chose que cet entrepreneur n’oublie pas, c’est de vivre sa vie et s’occuper de sa famille. Une valeur qui ne sacrifiera pas sur l’autel de sa passion, l’entrepreneuriat.

Raconter, analyser, avancer.

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