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R.Bellalouna, capteur de personnalités

Après plusieurs années à New York, Rafet Bellalouna a fondé After Photography. Passionné par le 8e art, il partage ses activités entre photographie corporate et sociale, tourné vers l’humain. Une façon d’agréger les différentes possibilités de la photographie.

Il nous reçoit, chez lui, dans son appartement de l’est parisien. Le salon spacieux et lumineux a tout d’une pièce à vivre.

New-York, comme terrain de jeux

C’est surtout un beau studio photo. Tout y est. Fond blanc, réflecteurs de lumières, trépied et tabourets. Surtout, cet appareil photo qui le suit depuis plusieurs années maintenant.

Tout commence lors d’une expatriation à New York. Né dans le 12e arrondissement de Paris, R afet Bellalouna grandit dans le 19e arrondissement avant de déménager à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Il a 20 ans et son père, qui travaille comme gérant d’une station essence, développe en parallèle une affaire dans la location de films vidéos.

Nous sommes dans les années 90 et les images peuplent, alors, l’imaginaire du jeune homme. A cela, vient se greffer la passion de la musique. « A cette époque, je me suis acheté des platines. Je mixais à mes heures perdues. »

La photo comme trait d’union

Cinéma et musique relient, alors, en pointillés, une passion qui prendra forme dans la Grosse Pomme. Devenu père, le déclic se produit, un après-midi à flâner dans la mythique Brooklyn.

« C’est le jour de la fête des mères. Je tombe sur une boutique Microsoft où une vendeuse m’aborde pour un jeu ». Rafet remporte, alors, un shooting pour son fils, alors bébé.

« C’est un vrai déclic, en voyant, la photo de lui. Je me suis dit que moi aussi je voulais photographier ». Femme et enfants seront ses modèles.

Plus qu’une vocation, la photographie Rafet Bellalouna en a fait un mode de vie. Et dans ce salon familial, proches ou clients professionnels défilent pour se faire tirer le portrait. Ici, point de travail à la chaine. Rafet Bellalouna est un passionné du huitième art. Alors quand il shoote, c’est pour révéler ce petit supplément d’âme enfoui en chacun de nous.  

Fabriquer la photo

Rafet Bellalouna ne se contente pas de photographier. Il débusque la part cachée de ses modèles. Quitte à bousculer ses sujets. En amont de la séance, il prodigue ses conseils qu’il applique lors du shooting. C’est un véritable accompagnement qu’il met en place auprès de ses clients.

« Le posing n’est pas un exercice évident », constate-t-il. « Pour moi, la photo, ce n’est pas seulement de la prise de vue, c’est une vraie construction. Un grand nombre de personnes ont du mal avec la photo. Il faut, donc, les accompagner ».

Rafet Bellalouna

Une réalité qui en dévoile une autre, le rapport à sa propre image. « Les femmes, par exemple, ont tendance à regarder leurs défauts et éclipsent totalement la mise en valeur dont elles font l’objet durant la séance ou pire, peinent à franchir le pas.

Elles n’osent pas se faire photographier, tout simplement ». En ce sens, le travail de Rafet dépasse la photographie pour frôler, la thérapie. Il « investit sur vous », comme il le résume.

Rafet Bellalouna en shooting

« Apprendre à poser devant un photographe est une bonne façon de renouer avec son image et d’acquérir de la confiance en soi », explique-t-il. Impossible, en entendant ses mots, de ne pas penser à Instagram et ses milliers de selfies qui font l’identité de ce réseau social et de ses 1,3 milliards d’abonnés.

Et depuis qu’il photographie, Rafet Bellalouna les voit bien ces petites victoires professionnelles. « Dernièrement, l’un de mes clients m’a dit que c’était la première fois en 48 ans qu’il s’accepte en photo ».

Voilà là, le sens que Rafet Bellalouna donne à la photographie. « Valoriser les gens, c’est ce qui me rend heureux en tant que photographe ». Une valeur qu’il décline à travers son travail.

« Pour moi, on doit être dans une relation gagnant-gagnant ». Et si certains tiquent sur le budget de la prestation, le photographe n’en prend jamais ombrage.

Pédagogue de la photo

Au contraire, l’épineuse question du prix de la photographie est une subtile occasion de rappeler de quoi il retourne. « D’abord, il y a une réalité. En tant que photographe, je dois régulièrement renouveler mon matériel et le workflow (logiciels de traitement). … Et pour finir, il y a une pédagogie de la photographie », souligne-t-il.

« Une photographie en soi est un produit brut. Il faut la retravailler même si je reste dans le réel. Pas question de mettre des filtres. D’où l’intérêt de voir la photo, non pas comme un coût, mais un investissement ».

D’ailleurs, « beaucoup de gens comprennent la valeur de la photo après un décès ». C’est ce qui explique un engouement des portraits familiaux, avec les grands parents, par exemple.

« Pour l’avoir vécu, quand un proche s’en va, c’est vrai que le reflexe consiste à se plonger dans les albums de photos ou visionner des vidéos… ». Dernièrement, le photographe a shooté un groupe de 13 personnes. Il s’agissait d’une photo de famille au vert ». On est alors loin, là, des photos smartphone qui peuplent nos mobiles.

« A la fois, c’est une occasion d’avoir plus de souvenirs et en même temps, ces appareils nous poussent à surconsommer, à vider même la photo de son sens… » La photo comme étalon de son niveau de vie et non plus comme la capture poétique d’un instant qui ne reviendra plus…Ce rapport à l’intemporel est au cœur de la démarche de Rafet.

« Je pense qu’il faut renouer avec cette valeur que l’on donnait à la photo ». Trop de photos tuerait donc la photo ? Oui, car, comme il le dit « l’œil d’un photographe n’est pas un œil lambda ».

Découvrir le travail de Rafet Bellalouna
Découvrir la photographie sociale Rafet Bellalouna

Instagram de Rafet Bellalouna

Entrepreneur des médias, Fondatrice de MeltingBook, Directrice de la publication et des Éditions MB.

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