Avec Lallab, elle change l’image des femmes musulmanes

Sarah Zouak sait où elle va. Fondatrice de l’association Lallab, elle vient de lancer la version webmagazine lundi dernier. A 26 ans, cette entrepreneure sociale et documentariste veut changer le monde.

Et pour commencer, elle s’engage en faveur de l’image médiatique des femmes musulmanes. En quelques mois, Sarah Zouak et sa comparse Justine Devillaine  ont conquis un public croissant de militant-e-s. A travers des portraits de femmes musulmanes, notamment, Sarah Zouak les incite à « être créatrice de leurs récits ».

Mais surtout à refuser les « oppressions racistes et sexistes ». Un enthousiasme communicatif. Une détermination sans faille.

Il faut dire que Sarah a du background et du terrain à son actif. En 2015, elle part croquer le monde. Son projet? Lancer le Women Sense Tour – in Muslim countries (WST), un tour du monde version femmes et islam.

Une démarche innovante et solidaire. Ses rêves d’étudiante en marketing deviennent un lointain souvenir. Aujourd’hui, ce sont les ONG qui l’inspirent!

Ce périple à travers cinq pays musulmans lui permet de rencontrer des porteuses de projets, à qui elle ouvre aussi ses réseaux.

Après le Maroc, elle enchaine sur la Tunisie puis la Turquie, aux portes de l’Asie. WST passe ensuite par l’Iran avant de finir en Indonésie.

Un parcours éclectique, avec l’islam comme fil d’Ariane. L’ambition de Sarah étant de montrer cette religion, souvent fantasmée, comme une mosaïque de parcours, de pratiques et d’histoire.

Montrer les femmes comme elles sont

 » J’ai voulu construire un projet autour des droits des femmes dans ce contexte en particulier « , explique-t-elle.

Face aux idées préconçues, Sarah Zouak a opté pour un projet original afin de promouvoir, de valoriser mais aussi de soutenir  ces porteuses de projets, «  une synthèse entre la thématique des droits femmes, du monde musulman et de l’entrepreneuriat social« .

Elle qui se définit comme une musulmane espère bien lutter contre les fantasmes associés à ses coreligionnaires.

 » Elles sont souvent vues comme opprimées, victimes, inactives alors que malgré les difficultés qu’elles rencontrent, nombreuses sont celles qui sont actrices de leur destin ! «  tonne t-elle.

Et de confier,  » n’avoir jamais été victime de racisme-à quelques remarques désobligeantes près- ou d’une quelconque oppression « .

Focus sur 5 porteuses de projet

Sarah Zouak lors du WST. Backdrop from Ubackdrop

Pour Sarah Zouak, ce n’est pas la religion qui entrave les droits des femmes, mais les politiques idéologiques, les sociétés patriarcales et conservatrices, les traditions et les comportements machistes bien ancrés.

 » C’est une mauvaise interprétation des textes sacrés « . Une réalité que Sarah Zouak a montré à travers la réalisation d’un documentaire vidéo.

Avec Women SenseTour,  la jeune femme est « allée à la rencontre de femmes entrepreneures sociales, militantes associatives – principalement – et fières d’être musulmanes « , clame t-elle.  » Leur point commun ? Toutes se battent au quotidien pour faire aboutir des projets innovants en faveur de l’autonomisation des femmes « .

Sarah et Justine viennent d’entamer le WST version tour de France, le 13 octobre.

Une approche finalement non pas religieuse mais professionnelle. C’est bien ce que sous-tend le WST. Mettre l’accent sur des porteuses de projets avant tout.

WST fait son tour de France. Prochain stop: Rennes, lundi 17 octobre.
Pour voir les dates et participer, c’est ici

N.H-M