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Législative partielle en Essonne : Farida Amrani prendra-t-elle sa revanche ?

Parti à la conquête de la mairie de Barcelone (Espagne), Manuel Valls (ancien Premier Ministre et député de la 1re circonscription de l’Essonne) laisse un siège vacant derrière lui. Farida Amrani et son suppléant Ulysse Rabaté (LFI) avaient manqué de peu la victoire l’an dernier. Un duel très serré qui s’est joué à 139 voix.

Malgré un recours auprès du Conseil Constitutionnel, l’élection de Manuel Valls avait été validé. Aujourd’hui, Farida Amrani semble déterminée à gagner son siège à l’Assemblée Nationale. Les électeurs sont appelés aux urnes les 18 et 25 novembre prochain. Au marché des Tarterêts ce mercredi 14 novembre à Corbeil-Essonnes, Farida tente de les convaincre. Reportage.

« On va croiser les doigts » lance une mère de famille à la candidate LFI. Farida Amrani arrive ce mercredi matin souriante et élégante au marché des Tarterêts à Corbeil-Essonnes (91), accompagnée de son suppléant Ulysse Rabaté.

Ambiance plutôt calme, peu de commerçants et d’habitants sur la place du marché de la rue Léon Blum. Peu importe. L’insoumise ne baisse pas les bras, au contraire : « on continue de faire du porte à porte, on les reverra forcément, » lance-t-elle.

En juin 2017, le duo Amrani/Rabaté avait tenu tête face à Manuel Valls, lors des élections législatives dans la même circonscription. L’annonce des résultats au soir du 18 juin 2017 s’était déroulée dans une atmosphère tendue.

L’ancien Premier Ministre annonçait sa victoire contestée par ses adversaires qui le qualifiaient de « menteur ». Après un recours des candidats LFI auprès du Conseil Constitutionnel, les « Sages » décidaient en décembre 2017 de les débouter de leur demande reconnaissant toutefois des irrégularités sur 66 votes.

Parent d’élèves, fonctionnaire, maman

« Je suis arrivée en politique car j’étais très engagée en tant que parents d’élèves dans la réussite de mes enfants » confie Farida Amrani. Fonctionnaire territoriale, elle jongle entre sa vie de famille (mariée et mère de trois enfants) et ses obligations professionnelles et politiques : « J’ai la chance d’avoir un conjoint qui m’aide énormément ».

Parmi ses problématiques majeurs : l’éducation. « C’est la base si on veut que nos enfants soient de bons citoyens ». Elle se souvient d’une réflexion que lui aurait fait Francis Chouat (maire d’Evry – ex PS – et candidat aux élections législatives), lors d’une réunion avec des parents d’élèves lui affirmant que si elle n’était pas contente, elle n’avait qu’à monter une liste aux élections municipales avec les parents d’élèves. « Pour une fois que j’écoute un conseil » ironise-t-elle.

 

« Un peu de changement ça ferait pas de mal »

Matinée plutôt calme à Corbeil-Essonnes, où les échanges restent mitigés. « Tu ne connais rien ! Ca m’intéresse pas ! » lui balance froidement un père de famille après avoir annoncé sa décision de ne pas voter. Farida Amrani garde son sourire et lâche un « bon courage » continuant sa distribution de tracts. Elle poursuit ses rencontres avec les habitants, entourée de quelques journalistes.

Farida reçoit également des encouragements de passants qui la reconnaissent, comme ces trois pères de famille heureux de la rencontrer ce matin-là. « Ça y est, on a pris notre décision » lui répond en souriant l’un d’entre eux. « Il va être viré de là-bas [ndlr : Manuel Valls à Barcelone] et après il va revenir ici ! » s’amuse l’un d’entre eux à propos de l’ancien député.

Pour Ulysse Rabaté, la page Manuel Valls est tournée « c’est du passé, on se tourne vers l’avenir de ce territoire ».

Plus loin, une jeune femme enthousiaste semble convaincue par la candidate LFI, « un peu de changement ça ferait pas de mal » lui dit-elle.

Rendez-vous incontournable, au gymnase des Hauts-Tarterêts, jeudi 15 novembre. Jean-Luc Mélenchon, était en meeting avec Farida Amrani. Le boss des insoumis a tenu à être présent pour soutenir sa candidate.

Voir la vidéo : 

 

Une campagne éclair

Un mois et demi de campagne. C’est de cette courte période que les onze candidats à cette élection législative partielle ont bénéficié pour persuader leurs électeurs.

Le décret annonçant les dates du scrutin a été publié le 6 octobre au Journal officiel. À quatre jours du premier tour, seulement deux candidats font campagne sur le marché des Tarterêts en cette matinée du 14 novembre : les binômes Farida Amrani/Ulysse Rabaté (LFI) et Michelle Nouaille/Joëlle Caïlachon (PCF).

Certains habitants, accostés par les candidats ne sont même pas au courant qu’une élection aura lieu ce week-end. Farida Amrani répète à chacun d’entre eux les dates du scrutin et les horaires d’ouverture des bureaux de vote. Elle tente tant bien que mal de convaincre les indécis, comme cette dame qui achète son beignet « ça prend 5 min » lui assure-t-elle.

Malgré tout, Farida Amrani reste très sereine « on est conscient que tout se jouera dimanche ». « Notre adversaire c’est l’abstention » assure Ulysse Rabaté. Les candidats insoumis font surtout le pari de changer la donne dans l’ex-fief de Manuel Valls. Le vote nous dira si Farida Amrani prendra bel et bien sa revanche.

Par Imane Youssfi

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