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Khalid Bouguarne, vice-champion du monde de Boxe Française, compétiteur dans l’âme

Un exploit. C’est en ces termes que les pros de la Savate saluent la performance de Khalid. À 37 ans, le sportif décroche la médaille d’argent aux championnats du monde de Savate Boxe Française, le 20 octobre 2018.

Une victoire. Celle d’un sportif qui parvient à décrocher un titre prestigieux… sans club et à l’issue de deux mois d’entraînement seulement. 

« Cette victoire a été une renaissance pour moi, cela m’a nourri ».

Khalid Bouguarne


Il faut dire que Khalid disposait de tout le potentiel pour cela. Originaire de Joué-lès-Tours (37), il commence la boxe en 1998, au sein du club local de boxe française la Savate jocondienne. 


« J’étais intéressé par un sport de combat, j’ai commencé tard, à 17 ans. J’ai dû patienter… Mon père ne voulait pas : la priorité, c’était l’école. L’année du baccalauréat, j’ai réussi à faire du sport ! »

Avec sa silhouette longiligne, Khalid pèse pourtant lourd dans sa catégorie des -65 kilos. Il embrasse rapidement une carrière de haut niveau en boxe française avec un titre Champion de France, élite B, en 2008.

En tant qu’entraîneur, Khalid Bouguarne, s’investit depuis de nombreuses années dans cette structure locale qui l’a vu grandir.

World Savate Championships, 2018.


La vie comme un ring

Après une filière générale, il obtient son BPJEPS APT (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport) et BPJEPS Savate Boxe Française. « J’ai travaillé dans un lycée professionnel, en tant qu’éducateur, pendant 7 ans, » explique Khalid.

« Il fallait se débrouiller par soi-même. Gérer le sport et ses aspectes exogènes. Être autonome, indépendant ».

Un job qui lui permet d’être au contact de l’humain et de concilier vie professionnelle et vie sportive.

« Il fallait se débrouiller par soi-même. Gérer le sport et ses aspects exogènes. Être autonome, indépendant, travailler dur pour trouver moi-même les moyens d’exister et de performer », confie Khalid.

Son parcours sportif, ce père de famille l’a bâti sans cadre pro. Il avoue d’ailleurs « l’un de ses plus grands regrets est de ne pas avoir intégré l’INSEP étant jeune ».

Sa vie prend un tournant lors du Championnat en Bulgarie, qui s’est déroulé du 18 au 21 octobre 2018.

« C’est là où mon histoire a interpellé beaucoup de monde. J’ai su seulement au mois d’août que j’étais sélectionné. Personne n’y croyait. »

Khalid Bouguarne


« Youssef BEHBIS, mon entraîneur, coach au Pré Saint-Gervais, Jean Paul Gomis, Guillaume Le Prévost, m’ont permis de monter à Paris pour m’entraîner. Ces coachs ont fait ressortir toutes mes capacités. Ils m’ont fait prendre conscience que j’étais capable de le faire, » poursuit-il.

Ce qu’il aime dans la Savate, ce sont ses valeurs. « En boxe française une réelle dimension du respect. Tu ne peux pas tricher sur un ring, tu ne peux pas rejeter la faute. »

Aujourd’hui, le vice-champion compte bien cumuler les tournois et décrocher d’autres titres. Il s’entraîne près de 8 heures par semaine et prépare le Championnat de France en mars 2019.

« Cette aventure m’a permis de me reconstruire et de retrouver un nouveau projet sportif, de réenclencher une nouvelle dynamique. » 

Diplômé d’état et cadre technique du 37, à la Fédération Française de savate, Khalid compte aussi monter un projet associatif dans le 37 : une structure de boxe française pour les femmes. « Je veux apporter à ma commune, à l’échelle locale et contribuer à professionnaliser le sport. »

Rédactrice en chef de MeltingBook, formatrice éducation aux médias, digital & dangers du web

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