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Faut-il une loi contre l’antisionisme ?

L’agression verbale contre Alain Finkielkraut agite les médias et les politiques, depuis samedi 16 février. L’académicien a été la cible d’injures lors d’une manifestation de « Gilets jaunes« , à Paris.

Le principal suspect identifié Benjamin W., 36 ans, a été placé en garde à vue au commissariat de Mulhouse, suite à une convocation. Il sera transféré à Paris, ce mardi 20 février.

Dès le 17 février, le parquet de Paris a ouvert, à la suite de ces propos haineux, une enquête « pour injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la race ou la religion. »

Dans la vidéo, on entend clairement le recours au terme : « sioniste ».

Depuis l’événement, politiques, hommes de foi et de loi, experts écument les plateaux télévisions et les stations radios avec des questions récurrentes : était-ce un acte antisémitisme ? Doit-on pénaliser l’antisionisme ?

Interview avec Michèle Sibony, professeur de lettres, militante pour la paix Israël-Palestine et porte-parole de l’Union juive française pour la paix (UJFP).

Michèle Sibony


🎙Cliquez sur chacune des pistes pour écoutez la réponse. Vous pouvez également télécharger ces podcasts. ▶️


Pouvez-vous définir le terme « sionisme » ?

« C’est le nom d’un régime politique… »


Pouvez-vous définir le terme « antisionisme » ?

« L’antisionisme, c’est être contre le régime sioniste de l’État d’Israël… »


Que nous dit cette agression verbale sur Alain Finkielkraut ?

« Est-ce que cela mérite une loi : c’est cela la vraie question… »


Vous nous dites qu’il y a un autre agenda caché derrière cette nouvelle polémique, celui de la définition européenne de l’IHRA sur l’antisémitisme, sur la table du gouvernement français depuis des mois…

Dès le lendemain, « les députés sortent de leur poche une proposition de loi : alors, soit ils n’ont pas dormi de la nuit, soit la proposition de loi existe depuis longtemps… »


En 2017, E. Macron déclarait : « Nous ne céderons rien à l’antisionisme car il est une forme réinventée de l’antisémitisme », en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Maintenant, le président s’est prononcé contre une nouvelle loi. Comment l’interprétez-vous ?

« Nous verrons ce soir au dîner du Crif… »


Que disent les chiffres sur l’antisémitisme en France ?

Le dîner annuel du Crif aura lieu ce soir, 20 février. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner annonçait, lundi soir, un chiffre : la hausse de 74% des actes antisémites en France en 2018. 

Un chiffre lancé à chaud, dans un climat politico-médiatique délétère. Donc, a nuancé…  La Commission National Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) expliquait dans son 27e rapport annuel sur la lutte contre le racisme sous toutes ses formes que l’antisémitisme n’apparaissait pas comme la discrimination la plus marquée en France.

« La hiérarchie des rejets demeure néanmoins stable : les minorités juives, noires et asiatiques restent les mieux acceptées, les Maghrébins et les musulmans les moins acceptés, à l’exception des Roms et des gens du voyage, de très loin les plus rejetés. »

27e rapport de la CNCDH


Si le rapport note d’une part « une tendance à la baisse globale des actes racistes », il relève d’autre part, « une certaine progression des actions les plus violentes. […] Si toutes les minorités sont concernées, les juifs semblent particulièrement touchés. »


Le rapport relève dans le détail qu’en 2018 :

  • Le nombre d’actes antichrétiens s’élevait à 1063 contre 1038 en 2017.
  • Les actes antimusulmans, même s’ils existent toujours, ont atteint, en 2018, leur plus bas niveau depuis 2010, avec 100 faits recensés.
  • Les faits à caractère raciste et xénophobe ont, eux, connu une baisse de 4,2% avec 496 actes en 2018, contre 518 l’année précédente.

Rédactrice en chef de MeltingBook, formatrice éducation aux médias, digital & dangers du web

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